La fermeture des urgences la nuit à Carhaix est une décision injuste pour les patients, qui voient baisser leur offre de soins, et pour les professionnels hospitaliers. Mais elle a aussi un impact sur toute la chaîne de soins : médecins libéraux, kinés, pharmaciens, pompiers, ambulanciers... sont saturés.
Je suis intervenue ce lundi 4 Septembre lors de la manifestation qui a rassemblé 2000 personnes devant les urgences de Carhaix : professionnels de santé hospitaliers ou libéraux, citoyens, pompiers, ambulanciers, syndicats, mais aussi de très nombreux élus de tout le Pays Cob.
Après un été noir pour les urgences en Bretagne, après deux mois de régulation des urgences à Carhaix 24h/24, on nous avait promis un retour à la normale à l'Hôpital de Carhaix début Septembre. Les urgences resteront finalement fermées en soirée et la nuit, de 18h30 à 8h30, lorsque les plus fragiles d’entre nous sont les plus vulnérables.
C’est une décision politique, qui me fait penser que nous ne sommes pas pris au sérieux lorsque nous évoquons les difficultés sociales du territoire, la vulnérabilité de ceux qui ont peine à se déplacer. Nous ne sommes pas pris au sérieux, lorsque nous rappelons la fragilité de certains patients, qui, s’ils ne sont pas pris en charge par l’hôpital public, renonceront à se soigner.
Nous n’avons pas de bilan officiel de la régulation de cet été, mais nous savons que la fermeture des urgences a fait baisser significativement la fréquentation des autres services de l’hôpital. Nous savons aussi que le message peu clair des urgences régulées a entraîné un transfert massif des patients vers d’autres sites hospitaliers.
Alors, où est le plan ? Où est la concertation ?
L’administration hospitalière prend des décisions brutales parce que le gouvernement n’incite qu’à agir à contre-coup des crises, parce qu’il n’a pas d’ambition claire pour notre hôpital public. Parce qu’il n’y a pas de plan.
Ce n’est pas faute d’idées, de propositions, ici, comme au Parlement !
Il ne se passe pas une semaine à l’Assemblée nationale, au Sénat, où le Ministre n’est pas interpellé sur l’effondrement de notre hôpital public.
Nous sommes des dizaines de parlementaires à interpeller, mais aussi à proposer un plan pour reconstruire l’hôpital public, pour sortir de la vision libérale de la santé, pour redonner l’envie aux soignants de soigner.
Dans les plus brefs délais, comme plusieurs de mes collègues, je demande :
Nous voulons de la visibilité dans les décisions, pas de marche à l’aveugle !